Devenir télépilote de drone

En décembre 2021, j’ai été certifié par la DGAC (Direction générale de l’Aviation Civile) de savoir piloter un drone de manière professionnelle.
Pourquoi, comment, combien ça a coûté, et comment ca s’est passé ?
Je vais tenter de répondre à toutes ces questions dans cet article, pour que vous puissiez y voir plus clair.

Alors déjà : pourquoi ?

Sur différentes prestations que l’on a pu faire pendant l’année 2021, on a fait décoller le drone, sans trop savoir si nous y étions autorisés, à chaque fois je vérifiais via l’appli DJI, mais sans savoir si c’était vraiment en accord avec toutes les règles de l’air, et toutes les restrictions éventuelles.

Pour y voir plus clair, pendant l’été on a pris contact avec plusieurs centres de formations, histoire de se renseigner un peu sur combien ça pourrait coûter d’être en règle de partout. On a eu pas mal d’informations très utiles et adaptés puisqu’au travers de nos vidéos sur YouTube, ils ont pu juger de ce qui était légal ou non.

Aujourd’hui pour faire une prestation au drone, il faut être professionnel car on sort du cadre de “loisir”. Jusque là nous étions encore à mi chemin vers la professionnalisation, mais il fallait préparer notre switch à venir.

Mais la question c’est: comment passer pro?


Pour obtenir ce certificat d’aptitude, il faut valider une partie pratique en centre, et une partie théorique très complète en centre d’examen de la DGAC. On est donc aller s’inscrire en centre, du coté de Perpignan. On a pu faire une formation accélérée par manque de temps, et au vu des heures de vol déjà faites jusque là.

Vers la fin de la formation, on a pris une date pour l’examen théorique que je vais devoir passer sur le centre d’examen à coté de chez nous, à savoir Orly.
Si vous voulez mon avis, c’était bien plus agréable la partie pratique sous le soleil de Perpignan !
30mn après être rentré dans la salle d’examen, je savais que j’étais reçu.

Ensuite, en attendant de recevoir mon diplôme, j’ai du construire mon ManEx (Manuel d’Exploitation), qui est un livret à remplir sois même, avec tout un tas d’information sur votre matériel, sur l’usage que vous en faites etc.
Et qu’il faut pouvoir présenter aux autorités en cas de contrôle.

Début janvier, j’ai reçu mon certificat, l’ai intégré à mon ManEx, et me voila devenu télépilote pro !

Bravo bravo, mais ça a couté combien cette affaire ?


Pour nous, ca nous a couté 2.000€ de notre poche, parce qu’on a été pressé par le temps…
Ça aurait pu être financé par Pole Emploi, mais malheureusement, cette formation à été refusée par 3 fois, alors que ça s’intégrait parfaitement dans mon projet professionnel…
Le département aurait pu aider aussi a financer cette formation, sauf que les délais étaient trop longs.

Bon, on a relativisé, 2.000€ une fois professionnels, on va vite avoir un retour sur investissement.

Certes, c’est une sacré somme, mais comment ça s’est déroulé ?

Donc j’ai fais la formation en centre, pendant 2 semaines, avec de l’entrainement pour la théorie, et surtout de la pratique pour la faire valider à la fin des 2 semaines sur place.
Les 2 premiers jours, c’était très dur. Beaucoup de nouveaux mots, des abréviations dans tous les sens, des symboles, tout un jargon à intégrer…
Le soir en rentrant de la formation, j’allais m’exercer sur drone-exam.fr, le lendemain les instructeurs regardaient mes résultats pour m’expliquer mes erreurs et me donnaient des méthodes pour assimiler plus vite.

Drone orange sur la piste de décollage

Et quand je sature, on va voler. Et c’est là que ça devient très cool! Surtout vu le cadre.

J’ai aussi pu essayer des drones différents de ceux que j’ai eu l’habitude d’utiliser jusque là. J’ai pu comparer, m’adapter et voir ce que je préférais.

Perso, mon choix est vite fait, DJI a pris mon cœur, mais la stabilité du Yuneek quand il y a du vent est très intéressante !

Donc là j’apprend les bons gestes avant chaque décollage, pour garantir une sécurité totale. Aussi bien pour nous pour les personnes extérieures à la mission. J’apprend aussi a adopter les bons réflexes, en cas de perte de contrôle éventuelle. A faire les démarches administratives avant une prestation, faire un plan de vol etc.

Dans les épreuves, j’ai eu a faire un slalom, qui me restera gravé dans la mémoire! En vol à vue, sans l’aide du retour vidéos, il m’a fallu passer entre des piquets qui étaient à 30-50m de distance de moi. C’était très chaotique, et j’ai eu ma première hélice cassée, je l’ai gardé: il parait que ça protège des suivantes. 😭

L’avant dernier jour de la formation, il y avait beau temps, pas trop de vent, alors on a fait une journée “en immersion”, sur un site touristique. j’ai du tout faire tout seul de A à Z pour faire une prise de vue vidéo, pour en faire une vidéo promotionnelle par la suite. C’était beaucoup de pression que je me suis mise, parce que tout reposait sur cette journée en particulier, mais tout s’est bien déroulé. les instructeurs ont essayés de me faire des pièges, que j’ai repéré à des kilomètres donc je ne suis pas tombé dedans.

Evidemment, on en a tous profiter pour voler par pur plaisir, car tout le monde ici est passionné !

Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de personnes de la région de Perpignan qui liront ces lignes, mais si jamais vous cherchez un super centre de formation drone, ou même de montage vidéo, ou de photogrammétrie, DADSUD c’est une équipe de pros qui vous forment rapidement et dans la bonne ambiance, qui s’adaptent à votre profil pour que vous réussissiez.

En fin de session, des anciens élèves nous ont rejoins, on a fait un repas tous ensemble c’était vraiment bonne ambiance, j’ai pu découvrir des applications des drones jusque là inconnus, et j’ai trouvé ça révolutionnaire ! Traiter les toitures en drone, traiter les vignes en drone, faire des modélisations 3D de bâtiments historiques en drone, de la surveillance par drone, de la fouille par drone… Bref on a découvert tout un univers pendant cette formation !

On a pu aussi apprendre que les brigades de surveillance des drones sont en pleine expansion, et les contrôles se feront de plus en plus fréquents. Le drone devient une activité soumise à beaucoup de contraintes pour ne pas empiéter sur l’espace aérien d’appareils plus importants: vols habités, secourisme en hélicoptère etc.

En conclusion.

On a voulu devenir pro, soyons le jusqu’au bout. Être télépilote, ça veut dire plus de responsabilités, mais ça veut dire aussi connaissances des règles, et jusqu’où on peu aller sans les dépasser. Vis à vis des clients, ça les rassure, nous ça nous permet d’avoir la possibilité de voler à des endroits interdits normalement… Il y a beaucoup plus de points positif que négatifs. D’ailleurs en parlant d’eux, les seuls c’est le tarif, et le temps que ça prend.

Comme le matériel évolue très vite, les règlementations aussi, et ce qui est valable à un moment n’est pas forcément toujours le cas, donc il faut aussi se tenir au courant de l’actualité. A priori en 2023, ils vont refondre complètement le système actuel de catégories, alors il faut s’attendre à ce que l’obtention du permis change lui aussi.

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